Un regard scientifique sur les monothéismes depuis les origines jusqu’à l’époque moderne


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Portrait de Gilbert Dahan

par claire - publié le , mis à jour le

Portraits de chercheurs


Olivier Boulnois :
Penser l’image au Moyen Âge ?

 

Hubert Bost :
Protestantismes et culture

 

Thierry Pécout :
L’institution ou le religieux en politique

 

Sylvio De Franceschi :
Querelles et débats : l’unité en question

 

Mohammad Ali Amir-Moezzi : Qu’est-ce que le shi’isme ?

 

Hubert Bost :
Protestantismes et culture

 


Daniel-Odon Hurel :
La règle et la norme

 


La Bible chrétienne au Moyen Âge

Quand le christianisme s’est répandu autour de la Méditerranée, la langue de culture n’était plus le grec, mais le latin. Le texte dont disposaient les chrétiens du Moyen Âge en Occident était une traduction de la Bible en latin faite par saint Jérôme à la fin du IVe siècle, texte à la fois très fidèle aux textes hébreu et grec, et en latin parfait. Plus tard, Charlemagne a demandé à Alcuin (732-804) de diffuser le texte de la Bible dans tout l’Occident, texte qui est recopié à la main dans des monastères. Ce qui suppose inévitablement que des fautes apparaissent : sauts de mots, fautes d’orthographe, lettres mal recopiées... Il existe donc des traditions de textes très différentes entre le IXe et le XIIe siècle. L’ordre des ciscerciens, dirigé par Etienne Harding (1050-1134) va en particulier chercher à retrouver un texte fiable de la Bible. Cela suppose de confronter le texte traduit au texte hébreu, ce qui est fait avec l’aide de la communauté juive de Troyes. Les échanges ont lieu en langue vernaculaire, en langue d’oïl. Il ne s’agit pas d’un milieu universitaire savant, mais de moines dans une abbaye cistercienne qui se rendent compte qu’il y a des problèmes au niveau de la transmission du texte, que les différentes versions des textes bibliques sont en contradiction. Au XIIe-XIIIe siècle est fondée l’Université. Les autorités universitaires vont demander aux libraires de procurer aux étudiants des Bibles. On va engager des équipes et travailler à la chaîne. Chez les dominicains et les franciscains, ordres fondées au XIIIe siècle, des moines examinent le texte de la Bible et proposent des corrections, ce qui aboutit à des recueils de notes critiques que l’on appelle les correctoires de la Bible.