Un regard scientifique sur les monothéismes depuis les origines jusqu’à l’époque moderne


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Programme ANR LIBER

par claire - publié le , mis à jour le

Colloques et école d’été

3 colloques sur le Liber de Causis

École d’été sur le Liber de Causis

Les Eléments de théologie et le "Liber de causis" du Ve au XVIIe siècle

L’un des livres les plus fondamentaux dans l’histoire de la philosophie médiévale est le Livre des causes ; il a été rédigé en arabe au IXe siècle à partir des traductions arabes des Eléments de théologie de Proclus. Il a été traduit de l’arabe en latin (au XIIe. s.), du latin en hébreu (aux XIIIe et XIVe s.) et en arménien (au XVIIe s.). Anonyme, le texte a été tour à tour attribué à Aristote et à Proclus.
Grâce à une découverte exceptionnelle, nous connaissons actuellement plus de 65 commentaires sur le Liber de causis composés dans le monde latin du XIIIe au XVIe siècle (auparavant on en connaissait 7 seulement), ainsi que 4 nouveaux commentaires latins aux Eléments de théologie. Tous ces textes sont le témoignage exceptionnel de l’influence insoupçonnée du néoplatonisme de Proclus dans plusieurs traditions philosophiques jusqu’au XVIIe siècle. Au-delà de son rôle majeur dans l’histoire des rapports entre rationalité et foi en terre chrétienne, le Liber de causis a été explicitement assimilé par l’histoire de la philosophie occidentale à l’avènement de la métaphysique comme science. Ce qui explique le succès de l’ouvrage : en effet, le caractère pseudépigraphique de l’écrit ayant été reconnu par Thomas d’Aquin (en 1270), les latins continuent de le citer et de le commenter de Naples à Uppsala et d’Oxford à Cracovie, dans des écoles cathédrales, dans des studia des religieux et dans des universités jusqu’au XVIe siècle.

ÉTUDIER LA FORTUNE DU TRAITÉ PSEUDO-ARISTOTÉLICIEN "LIBER DE CAUSIS" SUR LA CULTURE OCCIDENTALE À LA FIN DU MOYEN ÂGE

Le projet LIBER se proposait d’étudier la fortune du traité pseudo-aristotélicien Liber de causis sur la culture occidentale du XIIIe jusqu’au XVIe siècle. L’analyse, visant une comparaison historique et doctrinale des milieux intellectuels médiévaux, a apporté des nouveaux éléments pour comprendre la manière dont ce traité, issu des traditions philosophiques grecque et arabe, a influencé la culture européenne.

Le projet LIBER était, par son objet même, pluridisciplinaire ; sa spécificité consistait dans le dialogue entre latinistes, arabisants, historiens de la philosophie, de la logique, de la théologie et des philologues sur un sujet qui, jusqu’à présent, était restreint à un corpus réduit des textes et un nombre limité d’informations historiques. Le corpus des textes est majoritairement inédit, récemment identifié.

Le colloque, organisé en 2015-20196 en trois volets, avait deux objectifs majeurs :
(1) identifier et rendre accessible un patrimoine culturel européen méconnu, transmis dans les manuscrits médiévaux conservés dans des bibliothèques peu exploitées (notamment en Pologne et en République Tchèque) ;
(2) identifier et analyser les thèses majeures que les traditions philosophiques grecques et arabes ont légués au monde latin par le biais du Liber de causis. Deux volets ont accueilli les études des chercheurs : « Maniement du savoir » et « Thèses et concepts ».

Le premier volet réunissait les recherches sur les documents médiévaux et sur l’histoire des institutions. Une attention particulière était accordée à l’enseignement du Liber de causis à la Faculté des arts de Paris au XIIIe siècle, dans les universités de l’Europe Centrale aux XIVe-XVe siècles et dans les studia des ordres religieux. Une étude complémentaire fut menée sur l’évolution (temporelle et géographique) du genre littéraire des exégèses sur cet opuscule. La diffusion de l’opuscule sera également étudiée en tenant compte des manuscrits du corpus vetustius des traductions d’Aristote et des citations explicites dans les deux premières livres du Commentaire aux Sentences de Thomas d’Aquin. L’édition intégrale de ce qui pourrait être le premier commentaire latin (attribué à Adam de Bocfeld) au Liber de causis était également prévue.

Le second volet a réuni des études qui porteront sur l’histoire de la pensée occidentale. Des études ont été menées sur les doctrines grecques et arabes rendus méconnaissables par la traduction latine du traité, qui a opéré des importants glissements doctrinaux. La première proposition du Liber de causis fut discutée en relation avec les interprétations réalistes médiévales de l’arbre de Porphyre, de la pluralité des formes substantielles, du rapport entre être et essence chez Thomas d’Aquin et de la priorité ontologique de la cause première selon Duns Scot et Guillaume d’Ockham.

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