L’INSTITUTION OU LE RELIGIEUX EN POLITIQUE
Thierry Pécout étudie l’histoire des institutions, ecclésiastique et politique, dans la Méditerranée occidentale à partir de la dynastie des Angevins qui régnèrent entre le XIIe et le XIVe siècle. C’est une période de construction d’un État, d’une domination politique qui rayonne en Italie du Nord et en Sicile, faite de rapports de force, puis diplomatique avec la papauté ; puis une puissance en Méditerranée occidentale : les angevins règnent sur la Hongrie, la Pologne, l’Albanie, le Péloponnèse, Constantinople... Charles d’Anjoux obtient le titre de Roi de Jérusalem à la fin des années 1270. Mais l’ensemble angevin n’a jamais eu de véritable unité. C’est plutôt de l’ordre de l’archipel. Il s’agit d’une construction politique dissociée dans l’espace, qui est obligée d’inventer des méthodes particulières de gouvernement, des formes de délégation du pouvoir, des constructions administratives plus solides, capables de fonctionner en autonomie locale. Dans ce cadre, l’épiscopat s’insère dans cette construction monarchique ; un lien organique se crée entre pouvoir ecclésiastique et administration, parce que les évêques participent à la mise en place d’un ordre social et politique qui s’intègre à la domination pontificale (les angevins sont les bras armés du pape), et jouent un rôle administratif auprès du souverain. Pour les contemporains, il n’y a pas de distinction entre les institutions ecclésiastique et étatique