Les recherches du Laboratoire, depuis sa création, portent sur la constitution et l’interprétation des sources écrites du judaïsme, du christianisme et de l’islam.
Le devoir est urgent de corriger les confusions, en examinant l’environnement historique des religions mises en cause, avec toutes les méthodes de la philologie et le sens critique de la réflexion philosophique. Le Centre d’études des religions du Livre, à son niveau, scientifique, a eu un rôle à jouer dans cette entreprise. Son originalité, unique en France, était d’étudier à la fois les trois religions, judaïsme, christianisme, islam, dans un cadre strictement laïque, en tenant le plus grand compte de leurs rapports mutuels, de leurs relations avec d’autres courants religieux et/ou intellectuels, et de leurs variations internes.
| À l’origine, un laboratoire de l’École Pratique Des Hautes Études
Le Centre des religions du Livre, autrefois URA 152 (aujourd’hui UMR 8485), est à l’origine un laboratoire de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, dans la section des sciences religieuses. Cette unité est fondée en 1970 par Henry CORBIN, Georges VAJDA et Paul VIGNAUX. L’intitulé retenu, Centre d’études des religions du Livre, se référait à une formule coranique, désignant comme Ahl al-Kitab, « Possesseurs de l’Écriture », ou « Gens du Livre », les juifs et les chrétiens, et faisait allusion au rôle central tenu dans l’islam par le Coran, le Livre par excellence, appelé parfois dans le texte révélé « le livre de Dieu ».
| Religions « du Livre » ?
L’expression « religions du Livre » est l’emblème d’un Laboratoire qui s’est fait connaître par la publication de nombreux ouvrages collectifs et qui contribue à renouveler la compréhension des phénomènes religieux et intellectuels de l’Antiquité tardive, des textes gnostiques et manichéens, du néoplatonisme, du judaïsme antique et médiéval, des christianismes orientaux, des littératures apocryphes chrétiennes, de la créativité intellectuelle du Moyen Âge occidental, de l’exégèse coranique et de la théologie musulmane, de l’exégèse de la Bible au temps des Réformes.
L’expression « religions du Livre » implique la visée philosophique d’une grande partie des recherches du Centre, en raison des relations qui se sont nouées, très tôt, dans ces religions, et autour d’elles, dans des relations à la fois de dialogue et de conflit, entre l’effort d’élucidation des textes et le développement des systèmes philosophiques. Elle enveloppe les courants religieux et philosophiques qui ont déterminé, à des titres divers, l’évolution du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Ainsi comprend-elle les héritiers du néoplatonisme grec. Elle vise aussi les gnostiques, et englobe en outre les mazdéens.
Cette expression met enfin l’accent sur l’édition et le commentaire des textes, transmis en de nombreuses langues (hébreu, grec, latin, arabe, persan, syriaque, copte, éthiopien) à la publication desquels le Centre a consacré une grande partie de ses travaux.