Ce projet est centré sur les pratiques et les théories de l’enseignement logique, de la fin du Moyen Âge au milieu de XVII^e siècle, qui entend donner toute sa place aux espaces missionnaires, coloniaux et impériaux, en Chine, aux Amériques (Nord et Sud), Inde, mais aussi aux communautés logiques juives et musulmanes en Europe, ou aux traditions aristotéliciennes en langue arabe dans l’Empire ottoman, et, en amont à l’histoire de la logique à Byzance.

À rebours d’une pratique historiographique occupée à la seule restitution des doctrines, généralement évaluées à l’aune de la logique contemporaine, le projet “Euro-logic” propose d’écrire une histoire qui prenne acte des dimensions institutionnelles, territoriales, confessionnelles, politiques et anthropologiques que revêtent les diverses traditions logiques aristotéliciennes dans l’Europe médiévale, renaissante et moderne. Ces multiples voies se dessinent à la fin du Moyen Âge, pour s’affirmer pleinement à partir du XVI^e siècle, entre Réforme, Contre-Réforme, et projets coloniaux des savoirs.

En replaçant l’histoire de la logique dans l’orbite du renouveau méthodologique de l’histoire des sciences et de la philosophie des dernières décennies, il s’agit de contextualiser et d’historiciser la notion même de “logique”, comme l’ont été celles de “science” et de “philosophie”, en prenant en compte un large ensemble d’espaces européens, y compris ses missions, colonies, empires et communautés musulmanes ou juives.

Un prolongement naturel de ce projet et du projet « Homo Logicus » a été la mise en place d’un programme d’échange PSL/Université de Cambridge avec John Marenbon (Trinity collège) autour du thème « Histoire social de la logique au Moyen Âge », au second semestre de l’année académique 2017-2018.