Dès le début de la conquête arabe (en 634-638), les conquérants, arrivés dans la Plaine syrienne, en Palestine et en Égypte, ont rencontré la peste, une des dernières résurgences de la peste justinienne. Une partie des troupes arabes a été décimée : plus de 25 000 soldats (sur 40 000) sont emportés, y compris parmi le haut commandement de l’armée.
Ce qui provoque un arrêt assez fort dans la dynamique de conquête. C’est un traumatisme qui marque durablement le pouvoir premier de l’Islam. Cette épidémie est le premier fléau auquel les musulmans sont confrontés.
La nouvelle religion est jeune, trop jeune pour que les musulmans voient la peste comme une punition divine, car pourquoi Dieu voudrait-il punir ceux qui accomplissent avec succès la mission de leur prophète et défendent la vraie religion contre les mauvais croyants ?
Et comment donner un sens à cette mort fétide, terrible, bien loin de celle du guerrier conquérant ?