Affamés volontaires
Les monothéismes et le jeûne
sous la direction deSylvio Hermann De Franceschi, Daniel-Odon Hurel et Brigitte Tambrun
L’ objectif du présent volume est de fournir des éléments d’ analyse en vue d’une approche comparée de la discipline du jeûne en christianisme, en islam et en judaïsme. La pratique du jeûne alimentaire, qui semble bénéficier d’un regain d’intérêt à la faveur du healthism contemporain, n’ est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, mais les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui s’y appliquent au sein des grands monothéismes sont en revanche innombrables, et les formalités qui lui sont désormais affectées ont profondément changé par rapport à celles qui étaient originellement les siennes.
L’ouvrage est issu du programme transversal du LEM sur "Le jeûne"
Table des matières
Première partie : Origines
– Joëlle Allouche-Benayoun, « Le jeûne dans le judaïsme »
– Pierluigi Piovanelli, « Le dépassement du jeûne expiatoire dans le mouvement de Jésus à ses débuts »
– Hocine Benkheira, « Le jeûne dans le Coran »
Deuxième partie : Traditions
– Olivier Lefèvre, « Le De ieiuniis de Tertullien : une voie de salut ? »
– Anna Van den Kerchove, « Purifier la lumière. La pratique du jeûne chez les manichéens »
– Isabelle Bochet, « Omnia munda mundis (Tt 1, 15). Pratique et finalités du jeûne selon Augustin »
– Danièle Iancu-Agou, « Note sur le jeûne dans le judaïsme : exemples médiévaux »
– Pierre Lory, « Les fonctions du jeûne dans la mystique sunnite des premiers siècles »
Troisième partie : Modèles
– Iacopo Costa, « Jeûne moral, jeûne mystique : nourriture et abstinence dans la littérature théologique et homilétique à la fin du XIIIe siècle »
– Deborah Miglietta, « Régime alimentaire et jeûne chez Tommaso Campanella : entre religion et thérapie »
– Daniel-Odon Hurel, « Le jeûne bénédictin à l’époque moderne : définitions, pratiques et commentaires de la Règle »
– Philippe Hoffmann, « Du danger de ne point parler. Un argument d’Élias »
Quatrième partie : Exégèses
– Marie-Odile Boulnois, « Pourquoi Jésus a-t-il jeûné pendant quarante jours ? L’interprétation de Mt 4, 2 et Lc 4, 2 chez les Pères grecs »
– Gilbert Dahan, « Le jeûne dans l’exégèse médiévale de la Bible »
– Simon Icard, « “Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ?” Interprétations catholiques et protestantes de Mt 9, 14-17 aux XVIe et XVIIe siècles »
– Daniel De Smet, « Jeûner par le silence. L’interprétation ésotérique du ramadan selon l’auteur ṇuṣayri Maymūn b. Qāsim al-Ṭabarānī (m. 426/1034) »
Cinquième partie : Morales
– Pascale Bermon, « Valeurs et pratiques du jeûne dans quelques sources des XIIIe et XIVe siècles »
– Michel-Yves Perrin, « La querelle du chocolat (fin XVIe-début XVIIIe s.). Innovation alimentaire et système du jeûne ecclésial. Considérations introductives »
– Sylvio De Franceschi, « Alimentation et morale monastique dans le catholicisme de l’âge classique. Les enjeux ecclésiaux d’une casuistique du jeûne et de l’abstinence en milieu régulier (XVIIe-XVIIIe siècles)
– Brigitte Tambrun, « Le pain de la Trappe : le jeûne selon Rancé »
– Rainer Brunner, « Entre devoir religieux et repère d’identité : quelques observations autour du jeûne dans l’islam moderne »