Un jeune étudiant, autrefois, après l’un des cours d’Alain Le Boulluec à l’ENS sur Clément d’Alexandrie, avait lancé : « La patristique grecque, c’est l’auberge espagnole ! » Si l’on fait abstraction de la connotation peu flatteuse de l’expression dans son emploi courant, on peut admettre que l’étude des Pères grecs est tributaire des apports particuliers des différents chercheurs, et qu’elle fait se croiser plusieurs disciplines, loin d’être réduite à la contemplation révérencieuse de saints modèles d’orthodoxie. Au CERL, devenu le LEM, elle a une acception large, ouverte à la pluralité et est présente au CERL dès la fondation du laboratoire, associée aux études sur les origines du christianisme (Pierre Geoltrain), sur la gnose et le manichéisme (Henri-Charles Puech), sur la patristique latine (Pierre Hadot), sur les christianismes orientaux (Antoine Guillaumont), sur le monde religieux byzantin (Jean Gouillard) et défendue actuellement en particulier par Alain Le Boulluec, Marie-Odile Boulnois, Pierluigi Piovanelli et Michel-Yves Perrin.